Gedichte Elemente - Schöpfung - Natur

Et tremblant il présage Que ce sombre nuage Renferme un gros orage Dans son énorme horreur. Au ciel, il n'est plus d'étoiles Le nuage couvre tout De ses glaciales voiles; Il est là, seul et debout. Le vent le pousse, l'excite, Son immensité s'irrite; A voir son flanc qui s'agite, On comprend qu'il est à bout! Il se replie et s'amoncelle, Resserre ses vastes haillons; Contient à peine l'étincelle Qui l'ouvre de ses aquilons; Le nuage enfin se dilate, S'entrouvre, se déchire, éclate, Comme d'une teinte écarlate Les flots de ses noirs tourbillons. L'éclair jaillit ; lumière éblouissante Qui vous aveugle et vous brûle les yeux, Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente Le fait briller, étinceler bien mieux; Il vole ; en sa course muette et vive L'horrible vent le conduit et l'avive; L'éclair prompt, dans sa marche fugitive Par ses zigzags unit la terre aux cieux. La foudre part soudain ; elle tempête, tonne Et l'air est tout rempli de ses longs roulements; Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne, Entoure, presse tout de ses cassants craquements. Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe, Se jette et rebondit sur le toit qui succombe, Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe, Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements. Un peu plus loin, mais frémissant encore Dans le ciel noir l'orage se poursuit,

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