Gedichte Licht-Schatten-Farben-Sinne-Wahrnehmung
GERUCH Die Welt der Düfte Der Duft Wer bist du, Unbegreiflicher: du Geist, wie weißt du mich von wo und wann zu finden, der du das Innere (wie ein Erblinden) so innig machst, daß es sich schließt und kreist. Der Liebende, der eine an sich reißt, hat sie nicht nah; nur du allein bist Nähe. Wen hast du nicht durchtränkt als ob du jähe die Farben seiner Augen seist. Ach, wer Musik in einem Spiegel sähe, der sähe dich und wüßte, wie du heißt. Rainer Maria Rilke, 1875-1926 - Le Flacon Il est de forts parfums pour qui toute matière Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre. En ouvrant un coffret venu de l'Orient Dont la serrure grince et rechigne en criant, Ou dans une maison déserte quelque armoire Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire, Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient, D'où jaillit toute vive une âme qui revient. Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres, Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres, Qui dégagent leur aile et prennent leur essor, Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or. Voilà le souvenir enivrant qui voltige Dans l'air troublé; les yeux se ferment; le Vertige Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains Vers un gouffre obscurci de miasmes humains;
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